Une femme
entre mémoire ancienne
et présence vivante
Une âme née d’un autre temps
Je suis à la fois l’enfant des forêts anciennes et la visiteuse des temps contemporains. Une femme née d’un autre temps…
Un temps où l’instinct guidait les pas, où le lien au vivant était sacré,
et où le sacré lui-même respirait dans chaque geste.
Dans ce monde, chaque souffle portait la mémoire de la Terre, chaque silence avait du sens, chaque mouvement s’inscrivait dans un rythme universel, aussi vaste que subtil.
Aujourd’hui, dans mon espace de soin, je me reconnecte à cette force ancestrale. Je laisse émerger cet instinct primal qui palpite en moi,
vibrant et indompté. Je redonne vie aux gestes oubliés, à la sagesse silencieuse du corps, à la mémoire enfouie dans le temps.
Je deviens gardienne des récits anciens, écho des rites disparus,
voix de ce qui continue de résonner.
Chaque contact devient un retour aux sources, chaque moment un pont entre passé et présent, une passerelle vibrante entre les mondes.
Une tension entre authenticité et modernité
Au-delà de ce sanctuaire, la société m’appelle dans une langue qui n’est pas la mienne. Une langue faite d’exigences, de cadres, d’ordres
et de normes déconnectées de l’essentiel. On me parle d’efficacité, de productivité, de performance… alors que je ressens l’importance vitale
de ralentir, d’écouter, d’honorer et d’accompagner sans forcer.
De cette fracture naît une douleur sourde, une dissonance profonde. Parfois, j’ai la sensation de m’éloigner de ma vérité, d’être invitée à me taire,
à me conformer, à rentrer dans un moule.
Mais au cœur de cette tension, une force brûlante persiste. Une flamme indocile qui refuse de s’éteindre.
Elle me rappelle que je suis vivante, entière, mouvante, multiple. Elle me pousse chaque jour à choisir, consciemment et courageusement,
de rester fidèle à ce qui m’anime profondément.
Une flamme libre et farouche
Alors, je laisse vivre cette part instinctive en moi.
Je la nourris de silence, de souffle, de partages sincères, d’écoute profonde et de toucher vrai.
Je la veille comme une braise sacrée, avec patience et présence.
J’ose cultiver cette authenticité farouche, même lorsqu’elle dérange. Surtout lorsqu’elle dérange.
Je tisse mes gestes avec lenteur, dans le respect des rythmes : celui de la Terre, de la vie, et de chaque être.
Ainsi, je crée des espaces de reconnexion, des moments suspendus où l’on peut se retrouver pleinement, accueillir ce qui est.
Je suis une femme tribale, enracinée dans une mémoire ancienne, mais profondément incarnée dans le monde actuel.
Je marche avec le feu des origines en moi, un feu qui ne brûle pas, mais qui révèle. Il me donne la force de continuer,
d’ouvrir des voies nouvelles, d’imaginer des espaces où l’âme peut respirer librement.
Je ne suis pas en dehors du monde. Je suis à la lisière. Un pied dans l’archaïque, un autre dans le contemporain.
C’est dans cet entre-deux mouvant, toujours en adaptation, toujours en lien, que je trouve ma place.
Je suis faite de paradoxes et je les embrasse avec lucidité. Car c’est de cette tension que naissent ma créativité, ma vérité et mon élan.
C’est en accueillant ce tiraillement que je deviens plus libre. Libre d’être à la fois mémoire et mouvement, ancrage et passage,
sagesse ancienne et création vivante.